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Plastifiants, hydrocarbures… Trop d’huiles d’olive sont polluées !

Publié : 25 mai 2023 17:42
par tangy71
Nous avons testé 24 références d’huiles d’olive : 23 d’entre elles sont contaminées par des phtalates ou par des hydrocarbures d’huiles minérales.

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Adeptes de l’huile d’olive, les Français en consomment chaque année près de 110 000 tonnes.
Un tel engouement peut s’expliquer par son image d’aliment santé, lié au régime méditerranéen… et scientifiquement reconnu.
En effet, l’huile d’olive est bénéfique pour la santé cardio-vasculaire, grâce à sa richesse en oméga 9 (acide oléique) et en composés phénoliques, dotés de propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires.

Outre sa qualité intrinsèque, nous attendons d’une huile d’olive qu’elle soit indemne de contaminants.
Raté ! Pour ce nouvel essai comparatif, publié dans notre magazine de juin 2023, nous avons analysé 24 références d’huiles de grandes marques (Carapelli, Puget, Tramier, Terra Delyssa…) et de marques de distributeur (Lidl, Carrefour, E. Leclerc, Naturalia…), bio comme conventionnelles.
Et dans la quasi-totalité d’entre elles, nous avons détecté une contamination par des plastifiants ou des hydrocarbures.
Perturbateurs endocriniens et reprotoxiquesVingt-trois des références que nous avons testées contiennent entre un et trois plastifiants.
Il s’agit principalement du di-isononyl phtalate (DINP), suivi de près par le diéthylhexyl phtalate (DEHP) classé perturbateur endocrinien avéré et reprotoxique (toxique pour la reproduction) par l’Agence européenne des produits chimiques, puis par le dibutyl phtalate (DBP).
En plus d’être perturbateur endocrinien et reprotoxique, ce dernier est suspecté d’être persistant et bioaccumulatif.

Difficile de connaître l’origine de la contamination : cuves, bâches, tuyaux utilisés lors du stockage ou du transport…
Quoi qu’il en soit, la réglementation interdit l’utilisation de matériaux contenant des phtalates dans la chaîne de production et de stockage des corps gras comme l’huile d’olive.
Sauf que le fabricant a une obligation de moyens, mais pas de résultats.

Nos résultats épinglent en particulier quatre huiles d’olive contenant les deux phtalates les plus problématiques (DEHP et DBP) : Naturalia « Vierge extra Like a Virgin », La Vie Claire « Vierge extra », Cauvin bio « La bio » et Terra Delyssa « Vierge extra ».


Des hydrocarbures MOAH, MOSH… et méchantsLes résultats sont plus ennuyeux encore sur les hydrocarbures d’huiles minérales.
Ces composés se répartissent en deux catégories : les MOSH (hydrocarbures saturés d’huiles minérales) et les MOAH (hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales),
les plus redoutables à cause de leurs propriétés carcinogènes et génotoxiques.

Or, les deux sont présents dans cinq huiles d’olive, en particulier les références Simplement bon et bio (Aldi) « Vierge extra », Bio Village (marque repère E. Leclerc) « Vierge extra » et Carapelli bio « Vierge extra classico » : leurs quantités de MOAH approchent des 2 mg/kg.
C’est justement le seuil que l’Europe définit comme limite acceptable. Au-delà, le service des Fraudes peut demander le rappel des produits.

Comment explique-t-on leur présence ? « Il y en a un peu partout, explique Franck Dejean, responsable de département à l’lnstitut des corps gras et produits apparentés (Iterg).
Les olives peuvent être contaminées pendant la récolte via les moteurs diesel et les lubrifiants des machines agricoles, pendant le stockage avec les bâches ou pendant la trituration des olives, sans compter la pollution environnementale. » Il devient donc urgent de légiférer, à l’échelle française, pour contraindre les fabricants à prendre des mesures afin d’éviter ces contaminations.

Journaliste : Patricia Chairopoulos. Ingénieur : Antoine Haentjens.        60 millions de consommateurs 

Re: Plastifiants, hydrocarbures… Trop d’huiles d’olive sont polluées !

Publié : 25 mai 2023 18:39
par Sandrinoo
:mrc:
Cdlt